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Quel est l’animal le plus gros et le plus grand de la création ?

Si vous avez des enfants, questionnez-les: il est fort probable qu’ils sachent répondre sans se tromper ! À ce petit jeu-là, j’ai tout entendu dans les dîners (curieusement, on m’invite beaucoup, à se demander si je ne suis pas devenu une sorte d’amuseur public sans le vouloir).

Le champion toutes catégories, ou plutôt catégorie poids lourds, est l’éléphant. Il ressort quasiment à toutes les sauces, pardon, à tous les plats. Sauf que du haut de ses quatre mètres, seulement, et encore pour les plus grands éléphants d’Afrique, et fort de ses cinq, maximum sixtonnes pour les plus gros spécimens sur la balance, c’est vraiment jouer petit...

baleine
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Non, pour gagner à ce jeu-là, il faut au moins oser la baleine. La plus grosse jamais capturée mais aussi pesée (c’est qu’il faut du courage, pour la tirer sur la balance) faisait 190 tonnes, même si ce record du monde est sujet à caution : forcément, l’auteur de la prise réalisée le 20 mars 1947 était... un baleinier soviétique.

En pleine guerre froide, on peut toujours se dire que tous les moyens étaient bons pour se faire mousser. D’après les popov, la bête mesurait 27,6 mètres de long (ce qui, pour le coup, est loin d’être un record), mais était affublée d’une langue de, tenez-vous bien, 4 300 kg, et d’un cœur de 700 kg ! L’équivalent d’une petite voiture. «Rodrigue, as-tu du cœur? Non, je n’ai que de la baleine »...

Et voilà comment des générations de collégiens et de joueurs de cartes auraient pu revisiter leurs classiques, s’ils avaient eu connaissance de cette histoire. La plus grande baleine, quant à elle, aurait été attrapée en 1909, toujours par des Russes, mais cette fois- ci encore sujets du tsar: on imagine aisément qu’ils ont dû trouver plus facile de la mesurer (33,58 mètres) pour se vanter de leur prise, plutôt que de la découper en Apéricube pour la peser sur une balance! On ne sait donc pas combien ce spécimen pesait...

Maintenant, la baleine standard, si l’on peut dire, mesure entre 20 et 30 mètres. Son poids normal n’est pas censé dépasser les 130 tonnes, ce qui est tout de même assez impressionnant.
En taille, il n’y a guère qu’en ville que l’on peut se rendre compte de l’immensité de la « chose » : une baleine échouée avenue de la Grande- Armée, à Paris, dépasserait des toits, car sa hauteur équivaut à celle d’un immeuble de dix étages, soit quatre de plus qu’un immeuble haussmannien typique!

En lui ouvrant la gueule (qui peut ingurgiter jusqu’à quatre tonnes de crevettes par jour, attention l’haleine...), vous pourriez organiser une soirée dansante dans son palais : on tient à cinquante sans problème sur la langue de Monstro.

Et les enfants dans tout cela, qu’auraient-ils répondu? Les dinosaures, bien sûr! Je suis toujours fasciné par cette propension qu’ont les enfants à se passionner pour des bestioles qui ont tout de même disparu de la surface de la Terre voici trois cents millions d’années, et dont on ne sait finalement pas énormément de choses: la plupart des données les concernant sont le fruit de déductions et d’extrapolations partant des squelettes sortis de terre depuis à peine cent cinquante ans.

dinosaure
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Je sais bien que, sur la même période, les progrès humains furent considérables, mais à l’échelle des dinosaures, c’est bien peu de chose pour savoir toute la vérité sur leur histoire. Cependant, les marchands du temple ne s’y sont pas trompés.

Des livres aux peluches, en passant par les films et les nombreuses maquettes à monter ou jouets animés, difficile de ne pas trouver des traces de dinosaures dans une chambre de garçon normalement constitué! Mais bref, donc, me voici avec mon dinosaure sur les bras. Champion? Oui et non!

S’il est incontestable, eu égard aux squelettes – justement – exhumés de certains spécimens, les dinosaures les plus grands, comme Sauropodus argentinosaurus (découverts en Argentine, comme leur nom l’indique), mesuraient bien cinquante mètres. Presque deux fois la baleine! Sauf qu’à ce compte-là beaucoup se demandent comment de tels animaux, absolument gigantesques, pouvaient arriver à lutter contre l’attraction terrestre.

Pour présenter les choses autrement, vu leur taille, leur poids devait être considérable et les rendre assez peu agiles, quand la baleine, elle, peut atteindre des vitesses de quinze nœuds et faire des bonds hors de l’eau de dix mètres de haut. Sauropodus Argentinosaurus, lui, sur terre, avait un sacré fardeau à porter: faute d’en avoir retrouvé un en état de marche, on suppose qu’il pesait entre 80 et 120 tonnes, quand même.

Conséquence : le plus lourd animal de la création semble être définitivement la baleine. Quant au plus grand, si les dinosaures jouent..., ils emportent la mise.