L’acide acétylsalicylique, inventé par le jeune chimiste français Charles-Frédéric Gerhardt en 1853 (en fait, ils sont plusieurs sur le coup au XIXe siècle, mais Gerhardt est le premier à déposer un brevet), est le médicament par excellence. On l’utilise presque pour tout, et les chercheurs lui découvrent de nouvelles vertus thérapeutiques tous les jours. Le paracétamol, son concurrent, dispose des mêmes vertus analgésiques (antidouleur) et antipyrétiques (baisse de la fièvre), mais sans action anti-inflammatoire, et sans les effets secondaires sur le plan gastrique. À forte dose, l’aspirine dérange. Le paracétamol, lui, s’attaque au foie.
En attendant, ça cogne, et dur. Bobo la tête. Mais aussi bobo au doigt coincé dans la porte, ou au dos bloqué le matin. L’aspirine s’attaque au mécanisme de signalisation de la douleur, où qu’elle se trouve, et ne sert donc pas qu’aux migraines. En version ultra-simple, l’aspirine empêche la production de prostaglandine, hormone produite par la partie de votre anatomie qui souffre. Les prostaglandines, en chatouillant vos terminaisons nerveuses, signalent à votre cerveau l’existence d’un problème en un point du corps, et c’est là que vos ennuis commencent. L’acide acétylsalicylique, contrairement aux idées reçues, ne vient pas se balader dans votre tête pour y bloquer le signal de la douleur. Il s’attaque aux messagers eux-mêmes, les prostaglandines, en en bloquant la fabrication.
Maintenant, évidemment, vous vous demandez pourquoi l’aspirine ou le paracétamol ne sont pas efficaces à tous les coups et pour tous les coups. Si la douleur est trop forte, impossible d’empêcher votre corps endolori de produire des prostaglandines. Et augmenter la dose d’aspirine et de paracétamol est impossible, souvenez-vous de ce qui est marqué sur la boîte. Maximum un gramme toutes les quatre à six heures, sinon, l’aspirine devient toxique. Pour le paracétamol, c’est encore plus grave. Les cas de surdosage sont nombreux, et les effets secondaires dramatiques, avec parfois comme conséquence la mort.
Mais en attendant, vite, vite, une aspirine. Ne traînez pas : les premiers effets de cette molécule miracle se font sentir en moins de vingt minutes. Quel soulagement !